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Le terme pesticide est un terme générique qui regroupent plusieurs familles de substances chimiques utilisées pour lutter contre les organismes nuisibles (insectes ravageurs, champignons, mauvaises herbes, parasites).
Classification
Il existe plusieurs mode de classification des Pesticides:
Classification par origine
On distingue les pesticides organiques (contenant du carbone) et inorganiques (sans carbone autre que sous forme autre que carbonate ou cyanure).
Classification par niveaux de risque
Depuis 1975, l’Organisation mondiale de la santé propose une classification des pesticides par niveaux de risques.
Classification par structure chimique
- Pesticides organochlorés (exemple : le DDT dichlorodiphényltrichloroéthane)
- Pesticides organophosphorés (exemple: le Malathion)
Classification par usage
Les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides sont tous des pesticides.
Rodenticide
Un rodenticide (du latin, rodere, ronger) ou raticide est une substance chimique appartenant à la super famille des pesticides, utilisée spécifiquement pour tuer les rongeurs nuisibles (rats, souris etc).
Classification et mécanisme d’action
Les rodenticides sont répartis en plusieurs familles :
Arsenic
Aujourd’hui interdit en raison de sa toxicité (non biodégradable, non dégradable et toxique pour tous les animaux).
Gaz lacrymogènes
La chloropicrine, aujourd’hui interdite, a autrefois été très utilisée contre le rat, mais présente un danger pour l’applicateur lui-même. C’est un gaz de combat qui a été utilisé lors de la Première Guerre mondiale qui induit une mort par œdème pulmonaire aigu.
Anticoagulants
Ceux sont les molécules les plus utilisées comme raticides et souricides (depuis les années 1950-1960).
Les anticoagulants utilisés pour tuer les rongeurs peuvent être :
- des dérivés de la 4-hydroxycoumarine : (warfarine, appelée coumaphène en France)
- des dérivés de l’indane-1,3-dione (chlorophacinone) qui sont des « antivitamines K » auxquels les rongeurs sont particulièrement sensibles en raison d’un faible volume sanguin et d’un rythme cardiaque élevé
La mort survient par anémie aiguë, provoquée par les hémorragies accidentelles survenant quelques jours à 2 semaines après l’ingestion. L’antidote est la vitamine K1 (ou K3, mais qui agit moins vite et nécessite une dose un peu plus élevée).
Les convulsants
Aujourd’hui interdits, Ce sont des neurotoxiques (strychnine) qui entraînent rapidement la mort après un coma ou des spasmes musculaires.
Pas d’antidote; traitement symptomatique : anti-convulsivants et ventilation.
Les cardiotoxiques
Les glucosides cardiaques (scilliroside) provoquent la mort par arrêt cardiaque.
Figure. Structure du Scillirosise
Les hypercaliémiants
(calciférol, cholécalciférol), souvent associés au coumaphène.
Toxicité
Chez l’adulte, la prise accidentelle de produits rodenticides à base d’anticoagulants n’entraîne généralement pas – à moins d’absorption massive – de troubles de la coagulation, ni d’hémorragie. Chez l’enfant, des hémorragies graves peuvent survenir.
Ces produits agissent en abaissant le taux de prothrombine dans le sang, nécessaire à la formation du caillot sanguin, entraînant ainsi des hémorragies internes. Les symptômes apparaissent après quelques jours pour une dose élevée, après quelques semaines pour des prises répétées : sang dans les urines, saignement de nez, hémorragie gingivale, sang dans les selles, anémie, faiblesse. La mort peut survenir dans les 5 à 7 jours qui suivent.
Les anticoagulants sont toxiques à faible dose (ils sont dosés 0,005 % à 0,0025 % de l’appât raticide en général, selon les molécules utilisées).
Herbicides
Définition
Un herbicide est une substance ou un produit phytosanitaire (produit commercial utilisé en agriculture pour lutter contre les bioagresseurs susceptible de réduire le rendement ou la qualité des produits agricoles) appelée aussi désherbant, appartenant à la superfamille des pesticides, utilisée spécifiquement pour tuer les végétaux.
Utilisation
Selon leur mode d’action, on peut les utiliser en pré- ou en post-levée.
On distingue :
- les désherbants sélectifs (les plus nombreux) ;
- les débroussaillants et produits de dessouchage chimique ;
- les désherbants totaux (les plus utilisés);
- les défanants qui détruisent la partie aérienne des végétaux. Ils sont par exemple utilisés pour la récolte mécanique de la pomme de terre ou de la betterave ;
- les anti-germes, qui empêchent le démarrage de la végétation de bulbes ou tubercules destinés à l’alimentation (oignons, pommes de terre par exemple) ;
- les silvicides visent plus spécifiquement les espèces forestières ou le processus de régénération naturelle ;
« Phytocide » est un terme générique qui regroupe l’ensemble de ces produits.
Classification selon leurs mécanismes d’action
L’Herbicide Resistance Action Committee (HRAC) classe les herbicides en 23 groupes et sous-groupes (groupes notés de A à Z, plus un groupe non déterminé) selon leurs mécanismes d’action.
Code | Mode d’action | Classe de Substance actives | Exemple |
A | Inhibiteurs de l’Acétyl-coenzyme A carboxylase (ACCase)
|
Cyclohexandione (DIM)
|
Cycloxydime |
B | Inhibiteurs de l’enzyme Acétolactate synthase (ALS) (acétohydroxyacide synthase – AHAS)
|
Imidazoline | Imazapyre |
C1 | Inhibiteurs de la photosynthèse au niveau du photosystème II (blocage du transfert d’électrons)
|
Triazine | Atrazine |
C2 | Inhibiteurs de la photosynthèse Photosystème II – (Inhibiteurs PS)
|
Phénylurées | Diuron (DCMU)
|
C3 | Inhibiteurs de la photosynthèse Photosystème II – (Inhibiteurs PS)
|
Nitrile | Bromfénoxime |
D | Inhibiteurs de la photosynthèse : diversion d’électrons dans le photosystème I
|
Bipyridines | Paraquat |
E | Inhibiteurs de la Protoporphyrinogène oxydase (PPO),
blocage de la synthèse des chlorophylles (inhibiteurs PPO) |
Oxadiazole | Oxadiazon |
F1 (agent blanchissant) | Inhibiteurs d’une étape de la synthèse des caroténoïdes : inhibiteurs de la Phytoène désaturase(inhibiteurs PDS)
|
Pyridazine | Norflurazon |
F2 Chlorotika
(agent blanchissant) |
Inhibiteurs d’une étape de la synthèse des caroténoïdes : 4-hydroxyphénylpyruvate dioxygénase (inhibiteurs de la HPPD)
|
Tricétone | Mésotrione |
F3 Chlorotika | Inhibiteurs d’une étape de la
synthèse des caroténoïdes : site d’attaque inconnu |
Triazoles | Triazoles |
F4 | Inhibiteurs d’une étape de la synthèse des caroténoïdes : 1-Désoxy-D-xylulose-5-phosphate-Synthase (Inhibiteurs DOXP)
|
Isoxazolidinone | Clomazon |
G | Inhibiteurs de la 5-énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (inhibiteurs de l’EPSPS)
|
dérivés d’acides aminés : dérivés de la glycine | Glyphosate (Roundup)
|
H | Inhibiteurs de la Glutamine synthétase
blocage de la photosynthèse |
dérivés d’acides aminés : dérivés d’acides phosphiniques | Glufosinate |
I | Inhibiteurs de la Dihydroptéroate synthase (DHP)
|
Carbamate | Asulame |
K1 | Inhibiteurs de l’assemblage des microtubules
|
Dinitroaniline | Benfluraline (Benefin)
|
Non classés | Inhibiteurs des Protéines-Phosphatase 2A (inhibiteurs de la régulation du cycle cellulaire)
|
Acides dicarboxyliques | Endothall |
K2 | Inhibiteurs de la mitose / de l’organisation des microtubules
|
Carbamate | Carbétamide |
K3 | Inhibiteurs de la synthèse des acides gras (inhibiteurs des acides gras à très longue chaîne – VLCFA)
|
Chloroacétamide/ Chloroacétanilide
|
Acétochlore |
L | Inhibiteurs de la synthèse de la cellulose des parois cellulaires
|
Benzamides | Isoxabène |
M | Découplage (perturbation des membranes) | Dinitrophénols | Dinoterb |
N | Inhibiteurs de la synthèse des lipides, sauf A | Thiocarbamate | Butylat |
O | Herbicides auxiniques ou auxines synthétiques (substances de croissance, agissant comme l’acide indole-acétique)
|
Acide phénoxycarbonique (Acide phénoxy-alcane-carbonique)
|
2,4-D |
P | Inhibiteurs du transport de l’auxine
|
Phthalamate | Naptalam |
Z | Mode d’action inconnu | Arséniates | Méthylarséniate de sodium |
Pas encore classés | Inhibiteurs de la Tyrosine aminotransférase
|
Époxyde | Méthiozoline |
Fongicides
Définition
Un fongicide est une substance ou un produit phytosanitaire utilisée pour tuer ou limier le développement des champignons parasites des végétaux. Les produits destinés aux usages médicaux sont appelés antimycosiques.
Figure. Phallus Indusiatus espèce de champignon basidiomycète de la famille des Phallacées.
Classification
On distingue deux grandes classes de fongicides :
Les fongicides de contact
Les fongicides de contact ciblent les systèmes enzymatiques impliqués dans le métabolisme énergétique cellulaire, ils ont alors un spectre d’action large puisque ces systèmes enzymatiques existent chez tous les champions parasites. Il existe plusieurs familles :
Les produits à base de métaux : ciblent les groupement SH (thiols) et inhibent certaines enzymes impliquées dans les processus d’oxydoréduction assurant le transport d’énergie au végétal. Exemple : La bouillie bordelaise (neutralisation d’une solution de sulfate de cuivre par de la chaux éteinte) qui inhibe le métabolisme.
Le souffre : utilisé tel quel ou en mélange avec des tensioactifs sous forme d’une suspension dans l’eau.
Produits soufflés : les Carbamates sont apparues au début des années 40, les séries des thiocarbamates et dithiocarbamates agissent en libérant des isocyanates ou du thirame. Les métabolites actifs se fixent sur les groupements SH et inhibent :
- L’oxydation du Glucose
- La dégradation des acides gras
- La synthèses des acides nucléiques
Les fongicides systémiques
Les fongicides systémiques ciblent les processus de biosynthèse, sont plus spécifiques, agissent à des doses plus faibles (<100 g de matière active / hectare) mais présentent l’inconvénient d’apparition rapide de résistances. Ils sont utilisés en combinaisons avec les fongicides de contact.
Les dérivés de l’acide carbarique et des benzimidazoles (carbamates)
Après absorption, ces substances sont transformées en carbendazime qui est un antimitotique qui bloque la décision cellulaire et nucléaire en perturbant la formation et le fonctionnement du fuseau chromatique. En outre, ces substances provoquent des erreurs de transcription de l’ADN en se substituant aux bases puriques (adénine et guanine). Exemple Bénomyl.
Les systémiques inhibiteurs de la synthèse des stérols (IBS)
Ces substances inhibent les enzymes impliquées dans la synthèse des stérols, ce qui entraine une perturbation de la synthèse et le fonctionnement des membranes des champignons parasites. Exemple : imidazols (fénapanil).
Mécanisme d’action
On distingue deux types de fongicides :
- les produits préventifs empêchant le développement des spores à la surface de la plante ;
- les produits curatifs qui stoppent le développement du champignon parasite déjà installé dans la plante.
Il existe une multitude de modes d’actions qui bloquent ou affectent l’organisme des germes pathogènes :
- les fongicides multisite (qui agissent sur plusieurs paramètres à la fois) ;
- ceux qui agissent sur la respiration mitochondriale ;
- ceux qui inhibent la synthèse des stérols ;
- ceux qui inhibent la synthèse des acides aminés ;
- d’autres qui perturbent la division cellulaire ;
- les simulateurs des défenses naturelles (SDN).
Toxicité
Les fongicides sont généralement considérés comme moins toxiques que les insecticides, néanmoins ils peuvent être responsable à des doses élevées :
- Troubles cutanés, ORL, ophtalmologiques ou respiratoires;
- Allergies;
- Troubles digestifs et neurologiques (maux de tête, nausées, altération de la vision …).
- Parfois, ils peuvent être sources de cancers, de troubles génétiques, voire même d’une altération des fonctions de reproduction.
Réglementation
L’ensemble des produits doivent être en conformité avec plusieurs réglementations fondamentales qui sont matérialisés sur l’emballage et/ou sur les documents qui accompagnent ces produits, délivrées obligatoirement et gratuitement par le fournisseur.
Fiche de Données de Sécurité (FDS). Ce document renseigne sur :
- identification du produit,
- propriétés physico-chimiques et toxicologiques,
- précautions de stockage, d’emploi et de manipulation et celles qui doivent être prises en cas d’élimination ou de destruction,
- mesures à prendre en cas d’incendie, de dispersion accidentelle,
- informations sur le transport