Introduction
La voie pulmonaire, est une des voies de pénétration des toxiques les plus importantes ce qui fait du système respiratoire une des cibles privilégiées.Anatomie fonctionnelle du système respiratoire
I.1. Les voies de conduction et les voies respiratoires : Du point de vue fonctionnel, le système respiratoire est constitué d’une zone de conduction et d’une zone respiratoire.- La zone de conduction comprend toutes les voies respiratoires, des conduits relativement rigides qui acheminent l’air à la zone respiratoire. Les organes de la zone de conduction ont aussi pour rôle de purifier, d’humidifier et de réchauffer l’air inspiré. Parvenu dans les poumons, l’air contient beaucoup moins d’agents irritants qu’à son entrée dans le système, et il est comparable à l’air chaud et humide des climats tropicaux.
- La zone respiratoire, le siège des échanges gazeux, est composée exclusivement de structures microscopiques, soit les bronchioles respiratoires, les conduits alvéolaires et les alvéoles.

Voies respiratoires supérieures

Une fois entrée dans les poumons, les bronches principales se subdivisent en bronches lobaires, ou secondaires, trois à droite et deux à gauche, une pour chaque lobe pulmonaire. Les bronches lobaires donnent naissance aux bronches segmentaires, ou tertiaires, qui émettent des bronches de plus en plus petites. Les conduits aériens de moins de 1mm de diamètre, appelés bronchioles, pénètrent dans les lobules pulmonaires. Les bronchioles se subdivisent en bronchioles terminales, qui mesurent moins de 0,5mm de diamètre. Il y a en tout 23 ordres de conduits aériens dans les poumons et l’on désigne l’ensemble par le terme arbre bronchique, ou respiratoire.
La composition histologique des parois des bronches principales est analogues à celle de la trachée mais, au fil des ramifications, on observe un certain nombre de changements structuraux :
- Les anneaux cartilagineux sont remplacés par des plaques irrégulière pour disparaitre en fin de parcours n subsiste alors les fibres élastiques.
- L’épithélium amincit passant de prismatique pseudostratifé à prismatique, cuboïde dans les bronchioles terminales. Il n’y a ni cils ni cellules muqueuses.
- Accroissement de la proportion de muscle lisse.


- Elles sont entourées de fibres élastiques fines du même type que celles qui recouvrent l’ensemble de l’arbre respiratoire.
- Des pores relient les alvéoles adjacentes entre elles. Ces pores du septum inter-alvéolaire, ou pores alvéolaire, permettent de régulariser la pression de l’air dans les poumons et fournissent des voies de rechange aux alvéoles dont les bronches se sont affaissées en raison d’une pathologie.
- Les macrophagocytes alvéolaires en provenance des capillaires circulent librement à la surface interne alvéoles. Communément appelées cellules à poussière ces macrophagocytes libres possèdent une efficacité remarquable. En effet, les surfaces alvéolaires sont le plus souvent stériles en dépit du très grand nombre de microorganisme infectieux transportés dans les alvéoles.
- Poumons et plèvres :
Mécanisme de la respiration
La respiration, ou ventilation pulmonaire, comprend deux phases : l’inspiration, la période pendant laquelle l’air entre dans les poumons, et l’expiration, la période pendant laquelle les gaz sortent des poumons. La présente section porte sur les facteurs mécaniques qui facilitent l’écoulement des gaz.- Pression de la cavité thoracique :
- Ventilation pulmonaire : inspiration et expiration

- Action du diaphragme : en se contractant, le diaphragme, convexe, s’abaisse et s’aplatit. De ce fait, la hauteur de la cavité thoracique augmente.
- Action des muscles intercostaux : la contraction des muscles intercostaux externes élève la cage thoracique et pousse le sternum vers l’avant. Comme les côtes sont incurvées vers l’avant et vers le bas, les dimensions les plus grandes de la cage thoracique sont normalement celles qui sont dirigées dans un plan oblique descendant. Mais lorsque les côtes s’élèvent et se rapprochent, elles font aussi saillie vers l’extérieur, ce qui augmente le diamètre du thorax tant en largeur qu’en profondeur.
- Facteurs physique influant sur la ventilation pulmonaire

Plus l’expansion pulmonaire est grande à la suite d’une augmentation de la pression transpulmonaire, plus la compliance est élevée.
La compliance pulmonaire dépend non seulement de l’élasticité du tissu pulmonaire proprement dit et de celle de la cage thoracique, mais également de la tension superficielle dans les alvéoles. Etant donné que l’élasticité des poumons est généralement élevée et que la tension superficielle dans les alvéoles est basse grâce au surfactant.
La compliance est réduite par tout facteur qui :
- diminue l’élasticité naturelle des poumons. Ex : fibrose
- obstrue les bronches ou les bronchioles. Ex : mucus épais
- réduit la production de surfactant
- diminue la flexibilité de la cage thoracique ou sa capacité d’expansion.
Plus la compliance pulmonaire est faible, plus il faut dépenser d’énergie pour respirer.
Volumes respiratoires et épreuves fonctionnelles
Volumes respiratoires :
Les volumes respiratoires, ou pulmonaires, sont le volume courant, le volume de réserve inspiratoire, le volume de réserve expiratoire et le volume résiduel. En indique les valeurs normales pour un homme de 20 ans en bonne santé pesant environ 70 kg.
Normalement, à peu prés 500 ml d’air entrent dans les poumons et en sortent à chaque respiration. Ce volume respiratoire est appelé volume courant (VC). La quantité d’air qui peut être inspirée en plus avec un effort (de 2000 à 3200 ml) constitue le volume de réserve inspiratoire (VRI).
Le volume de réserve expiratoire (VRE) est la quantité d’air (normalement 1000 à 1200 ml) qui peut être évacuée des poumons après une expiration courante.
Même après l’expiration la plus vigoureuse, il reste encore quelque 1200 ml d’air dans les poumons, une quantité appelée volume résiduel (VR). Le VR contribue à maintenir les alvéoles libres (ouvertes) et à prévenir l’affaissement des poumons.
Les capacités respiratoires :
La capacité inspiratoire (CI) : quantité totale d’air qui peut être inspirée après une expiration courante ; par conséquent elle équivaut à la somme du volume courant et du volume de réserve inspiratoire.
La capacité résiduelle fonctionnelle (CRF) : est la somme du volume résiduel et du volume de réserve expiratoire, et elle représente la quantité d’air qui demeure dans les poumons après une expiration courante.
La capacité vitale (CV) est la quantité totale d’air échangeable. Elle corresponde à la somme du volume courant, du volume de réserve inspiratoire et du volume de réserve expiratoire.
La capacité pulmonaire totale (CPT) : somme de tous les volumes pulmonaires.
Les espaces mort anatomiques : partie de l’air inspiré qui remplit les conduits de la zone de conduction et ne participe pas aux échanges gazeux des alvéoles.
Epreuves fonctionnelles respiratoires :
Comme une pneumopathie se traduit souvent par une altération des divers volumes et capacités pulmonaires, on procède souvent à leur évaluation. Un spirographe est un instrument simple composé d’un embout buccal relié à une cloche vide renversée sur de l’eau. La respiration du sujet déplace la cloche, et les résultats sont enregistrés sur un cylindre rotatif.
L’évaluation de la vitesse de mouvements gazeux, la ventilation-minute est la quantité totale de gaz (exprimée en litres) inspirés et expirés en une minute, au cours de mouvements respiratoires d’amplitude normale. On obtient ce volume en multipliant le volume courant par le nombre de respiration par minute. Lors d’une respiration calme normale 6 l/min , elle peut atteindre 200 l/ min lors d’un exercice intense à cause de l’augmentation de la fréquence et de l’amplitude respiratoire.
L’épreuve appelée de gaz, expulsée lorsqu’une personne fait une inspiration forcée (maximale) suivie d’une expiration forcée aussi complète et rapide que possible ; le volume total expiré correspond à la capacité vitale (CV) du sujet.
L’épreuve appelée volume expiratoire maximal-seconde (VEMS) détermine la quantité d’air expulsée au cours d’intervalles précis de la capacité vitale forcée.
Régulation de la respiration
- Mécanismes nerveux et établissement du rythme respiratoire
- Le groupe respiratoire dorsal (GRD) un amas de neurones situés sur la portion dorsale, à la racine du nerf crânien IX
- Le groupe respiratoire ventral (GRV), un réseau de neurones situés sur la portion ventrale du tronc cérébral et qui s’étend de la moelle épinière jusqu’à la jonction du bulbe rachidien et du pont.
Pneumotoxicité
Définition : ensemble des altérations fonctionnelles et structurales du système respiratoire, induites directement ou indirectement par les xénobiotiques ou leurs métabolites, quelle que soit la voie de pénétration.Mécanismes de toxicité respiratoire
- Toxiques inhalés :
- Des gaz très soluble comme le dioxyde de soufre(SO2) ne pénètre pas plu s loin que le nez, à moins qu’il soit concentré.
- Des gaz à solubilité faible comme l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (NO2) pénètrent profondément dans les poumons atteignant les plus petits conduits aériens et les alvéoles, où ils exercent leurs effets toxiques.
- Des gaz insolubles, tel que le monoxyde de carbone (CO) le sulfure d’hydrogène (H2S), les vapeurs de solvants apolaires pénètrent profondément et traversent la barrière air-sang et rejoignent la circulation systémique.
- Les particules dont le diamètre moyen est supérieur à 5µm sont en général sont piégées au niveau des voies aériennes supérieures par impact
- Les particules plus petites avec un diamètre de 1à 5 µm se retrouvent des les conduits aériens plus profonds ou ils sédimentent
- Les particules de diamètre inférieur à 1µm arrivent au niveau des alvéoles, se dissolvent, ces petites molécules peuvent être éliminées dans l’air expiré.

Prédiction de la déposition des particules selon leur diamètre
- Clearance nasale : la clearance des particules déposées au niveau du naso-pharynx dépend de leur site de déposition et de leur solubilité dans le mucus. Les particules déposées dans la portion antérieure du nez sont éliminés par une expiration ou éternuement. Les autres régions du nez sont abondamment tapissées d’un épithélium muco-cilié qui déplace les vers la glotte, où elles seront dégluties.
- Clearance trachéo-bronchiale : la couche de mucus qui couvre l’arbre bronchique est déplacée vers le haut par le mouvement des cils. Ceci sert d’ascenseur pour les particules déposées et des particules emprisonnées dans les macrophages vers l’oropharynx où elles seront dégluties. Chez une personne en bonne santé la clearance prend ente 24 à 48 heures.
- Clearance pulmonaire : différentes voies par lesquelles les particules sont éliminées :
- Toxiques par voie systémique : un nombre de pneumotoxiques passe par d’autres voies mais exerce sont effet sur le poumon
- Pathologies respiratoires toxiques aiguë :
- Irritation :
Symptomatologie
Les premiers signes d’irritation apparaissent quelques secondes à quelques heures après le début de l’exposition. - irritation des voies aériennes supérieures : provoque rhinorrhée, sensation de brûlure pharyngée, avec un risque d’œdème laryngé. - irritation bronchiques : toux rauque, douloureuse, risque de bronchospasme sévère. - irritation oculaire : brûlure, larmoiement - irritation digestive : douleurs épigastriques- Suffocation :
- irritation de la muqueuse nasale et l’arrière gorge déclenche un reflexe d’arrêt respiratoire (apnée) avec un ralentissement cardiaque et vasoconstriction générale. Le besoin en O2de cellules se faisant sentir il s’en suit une inspiration profonde.
- Après l’inspiration, l’arrivée massive du toxique et l’O2 dans les poumons et les bronches il y a irritation du parenchyme alvéolaire, provoquant une expiration brusque et polypnée (rythme respiratoire désordonnée, anarchique, spasmodique et convulsif).
- L’œdème pulmonaire aigu :
- radiologiquement, l’œdème accumulé est responsable d’opacités bilatérales et diffuses
- du fait de la présence de liquide dans les espaces aériens, l’hématose est perturbée. Il en résulte une hypoxémie sévère ;
- accumulation d’œdème dans les espaces aériens, associée à une réaction inflammatoire du poumon (afflux alvéolaire de polynucléaires neutrophiles, normalement quasi absents), aboutissant rapidement à l’accumulation interstitielle, et même alvéolaire, de matériel fibrotique (collagène notamment), conduisant à une réduction importante des alvéoles disponibles pour l’hématose, Il ne reste donc qu’une petite fraction de poumon fonctionnel.
- Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA)
- le plus souvent vers la régression, avec résorption en 24 à 72 heures, la guérison sans séquelles en quelques jours à quelques semaines.
- Les complications possibles, surinfection bactérienne, surtout si la brûlure chimique est étendue
- Les séquelles possibles sont l’asthme et les bronchiolites oblitérantes
- La mort dans certains cas si l’OAP est massif, ou secondaire aux infections
- Fièvres d’inhalation :
- Les symptômes débutent 4 à 8 heures parés le début d’exposition, en début de semaine « fièvre du lundi »
- Syndrome pseudo-grippal : goût métallique, céphalées, asthénie, myalgies, hyperthermie (39 – 40°), hypersudation.
- Auscultation pulmonaire normale, ainsi que le reste de l’examen clinique
- NFS : hyperleucocytose à PN (9 à 12 heures après exposition).
- Signes négatifs : radio thoracique normale, recherche de précipitines sériques négative, exam bactériologique et virologiques négatifs.
- La réactivité des voies aériennes
- Actions sur les centres de la respiration :
- Pathologies respiratoires toxiques chronique:
- La fibrose :
- certaines particules, dites inertes, sont dénuées d’effets toxiques sur les macrophages alvéolaires. La réaction tissulaire se limite à une prolifération des macrophages, sans remaniement du tissu conjonctif. Des expositions prolongées à ces particules, en particulier métalliques, déterminent des pneumoconioses dites de surcharge. Sans conséquence notable pour la fonction respiratoire, elles ont une traduction essentiellement radiologique. Une régression des images est possible après arrêt de l’exposition au risque ;
- certaines particules altèrent la vitalité cellulaire et provoquent la sécrétion ou la libération de médiateurs chimiques inducteurs de lésions de fibrose. Elles déterminent des pneumoconioses dites sclérogènes, irréversibles, comme la silicose et l’asbestose.
- les empoussiérages mixtes, associant plusieurs types de particules de nocivité variable, sont fréquents sur les lieux de travail. Ils sont responsables de pneumoconioses dites mixtes ou complexes, comme la pneumoconiose du mineur de charbon ou la pneumoconiose des prothésistes dentaires.
- Emphysème :
- centrolobulaire ou centrale atteignant le centre des lobules secondaires,
- panlobulaire atteignant la totalité du lobe secondaire
- paracicatriciel au décours de lésion pulmonaire
- paraseptal qui est sous pleural.
- Manifestation allergiques :
- Tumeurs malignes
- Asbeste ou amiante :
- les amphiboles sodiques comme la crocidolite (amiante bleu ou riebeckite )
- les amphiboles calciques comme la trémolite et l'actinolite
- l'anthophyllite
- les ferroanthophyllites comme l'amosite ou amiante brun
- La longueur des fibres :
- Le diamètre des fibres est aussi déterminant dans la toxicité :
- pour les activités de confinement et de retrait de l'amiante et pour les interventions sur des matériaux ou appareils susceptibles d'émettre des fibres d'amiante, la concentration moyenne en fibres d'amiante dans l'air ne doit pas dépasser 0,1 fibre / cm3 sur 1 heure de travail.
- la M.E. compte les fibres d'amiante de diamètre supérieur à 0,02 m
- la M.O. compte toutes les fibres de diamètre supérieur à 0,2 m, le pouvoir de résolution étant plus faible
- Silice :
- Bléomycine :
- Monocrotaline :
- paraquat : 1,1 diméthyl 4,4’bipyridilium
Evaluation
III.1. Les essais de toxicité pulmonaire : Effets locaux et systémiques des toxiques résultant de l'exposition par les voies respiratoires sont généralement étudiés en mélangeant ou en suspendant les toxiques dans l'air inhalé par l'organisme test. Dans quelques rares cas, le matériau à tester est déposé sous forme liquide ou solide dans les voies respiratoires.- In vivo :
- Installations expérimentales :
- Choix des animaux.
- Doses

Augmentation et diminution de la concentration dans un système fermé. L'exposition débute au temps ta et s'arrête au temps tC mais l'arrivée de toxique est stoppée au temps tb ; la période d'exposition s'étend de ta à tc l'exposition supplémentaire de tb à tc est prévue pour compenser la croissance exponentielle du toxique de ta à t99 (d'après MacFarland, 1976).
La durée entre ta et t99 dépend du rapport volume de l'enceinte/débit d'air à travers l'enceinte. Si ce rapport est de 1, t99 est égal à 4,6 minutes ; si ce rapport est de 5, t99 est de 5 x 4,6 = 23 minutes.- Examens
- Evaluation
- Tests in vitro
- Poumon perfusé
- Explants trachéens et cultures de tissu pulmonaire
- Cellules isolées
- Nouvelles méthodes : nanotoxicologie
- Nanohybrides multimodales et fonctionnels pour la cartographie de l’inhalation :
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Last modified: 15 avril, 2017
