Alcools et glycols sont deux importantes familles de produits à l’origine d’intoxications graves chez l’Homme, subissent un processus de biotransformation hépatique oxydatif faisant intervenir de manière prépondérante : l’alcool déshydrogénase (ADH) puis l’aldéhyde déshydrogénase (ALDH).
Ce processus concerne l’éthanol, le méthanol, l’éthylène glycol, le propylène glycol, l’isopropanol, certains éthers de glycols et aboutit à la production des métabolites acides correspondants dont certains sont bien plus toxiques que le produit d’origine : formiate, glycolate, oxalate lors d’intoxication par le méthanol ou l’éthylène glycol par exemple.
Les glycols sont des polyols dans lesquels les groupes hydroxyle sont portés par des atomes différents de carbone, habituellement mais pas nécessairement vicinaux.[1](en) « glycols [archive] », IUPAC, Compendium of Chemical Terminology … Continue reading
Ils ont formule générale CnH2nOHn' (où n et n’ sont deux entiers), et sont caractérisés par la présence d’au moins deux groupements hydroxyles (-OH).
Formule brute C2H6O2
Masse molaire 62,0678 ± 0,0026 g·mol-1 C 38,7 %, H 9,74 %, O 51,55 %,
Hypocalcémie
Attribuée à la précipitation cristalline d’oxalate de calcium.
Elle survient 12 à 36 heures après l’ingestion et peut être à l’origine d’une arythmie, d’une tétanie, voire de convulsions généralisées.
Toxicité des métabolites à fonction aldéhyde
Les métabolites à fonction aldéhyde de l'éthylène glycol inhibent :
Le propylène-glycol est obtenu à partir de la réaction de l'oxyde de propylène avec l'eau pour former du monopropylène glycol (MPG), les réactions ultérieures produisant des di-(DPG), tri-(TPG) et autres propylène-glycols.
Le butane-1,2-diol est un liquide visqueux, incolore et peu inflammable (point d'éclair entre 55 et 100 °C). Ses vapeurs peuvent former avec l'air des mélanges explosifs quand il est chauffé au delà de son point d'éclair. Il est soluble à l'eau, et légèrement volatil et peu toxique.
Le MPD est notamment utilisé dans les revêtements industriels et comme intermédiaire chimique. Sa production totale en 2000 en Europe et aux États-Unis était de 15 000 tonnes. [14] [PDF] SIDS Initial Assessment Report for SIAM 13: Hexylene Glycol [archive]
En laboratoire, il est couramment utilisé pour faire précipiter et pour son action cryoprotectrice en cristallographie de la protéine.[15]Crystallization Techniques: Additives [archive], Enrico Stura, University of … Continue reading
Il existe trois isomères du dioxane, le 1,4-dioxane, le 1,3-dioxane et le 1,2-dioxane, selon de la position des deux atomes d'oxygène dans le cycle.
L'éthylène glycol
Histoire
L'éthylène glycol est synthétisé en 1859 par le chimiste français Charles Adolphe Wurtz pour la première fois via la saponification du diacétate d'éthylène glycol par l'hydroxyde de potassium [2]C. A. Wurtz, « Mémoire sur les glycols ou alcools diatomiques »,Annal. … Continue reading, d'une part, et par l'hydratation de l'oxyde d'éthylène [3]C. A. Wurtz, « Synthèse du glycol avec l'oxyde d'éthylène et l'eau », … Continue reading d'autre part. Sa production industrielle débuta en 1937, dès lors que son précurseur, l'oxyde d'éthylène, fut lui-même produit en quantité industrielle à bas prix. Il provoqua une petite révolution dans le monde de l'aéronautique en remplaçant l'eau du système de refroidissement.Production
Le est synthétisé à partir d'éthylène, via un intermédiaire d'oxyde d'éthylène qui réagit avec l'eau, selon l'équation :C2H4O + H20 → C2H6O2
Cette réaction peut être catalysée en milieu acide ou basique, ou bien encore à haute température. En milieu acide et avec un excès d'eau, le rendement de la réaction peut atteindre 90 %. Les oligomères d'éthylène glycol (diéthylène glycol, triéthylène glycol, tétraéthylène glycol) peuvent être obtenus de la même manière. Stockage: Le stockage de l’éthylène-glycol peut s’effectuer dans des récipients ou des réservoirs en acier, en aluminium ou en acier revêtu de polyéthylène. Les recipients galvanisés sont déconseillés.Propriétés physico-chimiques
Propriétés chimiques

Structure de l'éthylène glycol
Propriétés physiques
T° fusion -13 °C T° ébullition 198 °C Solubilité : Miscible avec l'eau, le glycérol, la pyridine, l'acétone, les aldéhydes, l'acide acétique. Peu soluble dans l'éther (1 pour 200). Pratiquement insoluble dans le benzène, les huiles. Masse volumique 1,1274 g·cm-3 (0 °C) 1,1204 g·cm-3 (10 °C) 1,1135 g·cm-3 (20 °C) 1,1065 g·cm-3 (30 °C) Aspect : liquide Couleur : incolore Odeur : presque inodore pH : non applicable Température de fusion : – 12°C Température d'ébullition (1013 mbar) : 198°C Viscosité dynamique: ( 20°C ) 21 mPa*s Point d'éclair : 111°C Température d'auto-inflammation : 410°C Limites d'explosivité dans l'air : Inférieure : 1,8 Vol%; Supérieure : 12,8 Vol% Pression de vapeur : ( 20°C ) 0,06 mbar Masse volumique : 1,11 g/cm3 Solubilité dans l'eau (20°C) : soluble Masse moléculaire : 62,07Stabilité et réactivité
L'utilisation de l'éthylène glycol est limitée par quelques précautions :- Il est incompatible avec les agents oxydants puissants. Il y a formation de produits d'oxydation de l'éthylène glycol à fonction aldéhyde et acide puis d’acide carbonique et d’acide formique.
- Il est combustible, hygroscopique et incompatible avec différentes matières synthétiques. Il peut exploser avec l’air après chauffage sous forme de vapeur/gaz.
- Conditions à éviter : Aucune.
- Matières à éviter : aluminium, chlorure de chromyle, hydroxydes alcalins, acide perchlorique, oxydants forts.
- Produits de décomposition dangereux : Aucune.

Usages
Il entre dans la composition de nombreux produits : Usage domestique : antigels, liquides pour freins, liquides de refroidissement pour les moteurs de voiture, dans les produits ménagers (liquides de lavage des vitres et des pare-brises), solvant de pesticides; Usage industriel : liquides hydrauliques, liquides d’échanges thermiques, agent de synthèse dans l’industrie chimique et la fabrication d’explosifs et de condensateurs électrolytiques, agent de déshydratation, agent humectant et plastifiant, liquide de réfrigération.Intoxications
Les intoxications sont généralement dues à une ingestion. Le déconditionnement des préparations commerciales dans les emballages alimentaires et leur coloration habituelle dans des teintes favorisant la confusion avec des sirops facilitent ces accidents. L'intoxication par voie respiratoire est rare (faible volatilité).Toxicocinétique
Absorption
a-Orale : Bonne absorption: principale voie responsable d'intoxications aiguës pouvant être mortelles. L’éthylène glycol est absorbé à partir du tractus gastro-intestinal. Le taux maximal sanguin est atteint 1 à 3 heures post-ingestion. Cependant, la présence de nourriture dans le tractus fait varier son taux d’absorption. b-Inhalation: Bonne absorption mais peu de risque en raison de sa faible volatilité. Inhalation soit d'un aérosol, soit des vapeurs du produit chauffé. c-Percutanée : Faible absorption nécessitant une/des application(s) sur de larges surfaces pour atteindre des doses toxiques. d-Oculaire : Irritation locale. e-Parentérale : Possible mais pas d'exemples connus. Risque associé d'hémolyse.Distribution
L'EG est soluble dans l'eau et se distribue rapidement dans tout l'organisme. Les concentrations sanguines rapportées lors de plusieurs cas d‘empoisonnement vont de 14,5 à 650 mg/dl. Une dose létale d'environ 1,4 ml/kg a été estimée pour l'homme (environ 100 ml pour un homme de 70 kg, soit environ 1,55 g/kg). L'éthylène glycol traverse la barrière placentaire. Chez l’homme, son volume de distribution est faible (0,6 à 0,9 l/kg) ce qui justifie l’utilisation de l’hémodialyse dans le traitement des intoxications aiguës. Il se distribue surtout vers le foie et les reins. Sa demi-vie plasmatique est de 3-6h. Lors de l'alcoolisation: t 1/2 = 17h, avec traitement par fomépizole: t 1/2 = 11.5 à 15 h.Métabolisme
Le métabolisme de l‘EG est qualitativement similaire entre l‘homme et les animaux (singe, chien, lapin, rat et souris) mais les différences quantitatives n‘ont pas été bien étudiées. Chez l'homme, l'EG ingéré est métabolisé au niveau du foie et des reins. Les étapes de sa transformation sont les suivantes :- Oxydation en aldéhyde glycolique ;
- Oxydation de l‘aldéhyde glycolique en acide glycolique et en glyoxal ;
- Oxydation de l‘acide glycolique et du glyoxal en acide glyoxylique ;
- Oxydation de l‘acide glyoxylique en : Acide formique (transformé en dioxyde de carbone) ; Glycine (transformée en dioxyde de carbone) ; Acide oxalique (transformé en oxalate de calcium) et malate (p. ex. formation d‘acide lactique via le cycle de l‘acide citrique).

Métabolisme de l'éthylène glycol
Transformation de l’EG en glycolaldéhyde (CH2OH-CHO) par l’ADH
L'affinité de l'ADH est 100 fois supérieure pour l'alcool éthylique (Freed, 198l) d'où l'utilisation de ce dernier comme antidote compétitif afin d'éviter la formation des métabolites toxiques de l'éthylène glycol. [6]http://pharmtox.free.fr/pharmacie/chimie/TD/metabo_et_glycol.htm Premiers essais chez l'homme de l'utilisation d'un inhibiteur de l'ADH, le 4-méthylpyrazole (Baud, 1987) comme antidote spécifique.Transformation du glycolaldéhyde en acide glycolique (CH2OH-COOH) par l’ALDH
Une petite quantité de Glyoxal (CHO-CHO) peut être formée et transformée en Ac. glycolique ou Ac. Glyoxylique.Transformation de l’acide glyoxylique en acide oxalique (COOH-COOH) par l’ALDH
Conséquences : néphropathie aiguë due à la formation de cristaux d'oxalate de calcium dans les cellules tubulaires rénales. Inhibition de la phosphorylation oxydative des métabolites à fonction aldéhyde , le métabolisme du glucose (glycolyse et cycle de Krebs, principaux producteurs d'ATP), la synthèse des protéines, la réplication du DNA et le RNA ribosomal. Les aldéhydes réagissent avec les fonctions SH du groupe actif de nombreuses enzymes. Dépression des centres respiratoires par les aldéhydes, le métabolisme de la sérotonine et altération des taux d'amines cérébrales.L’acide glyoxylique est transformé rapidement par d’autres voies métaboliques
- Transamination pyridoxine dépendante conduisant à la glycine : Cet acide aminé conduit, en présence d'acide benzoïque, à l'acide hippurique; or de tels cristaux ont pu être observés dans les urines, ou les tissus rénaux des intoxiqués et sont favorisés par la présence d'acide benzoïque dans certaines préparations.
- En présence d’acide glyoxylique-oxydase : Peut être scindé en acide formique et CO2 . Les métabolites acides mis en évidence chez l'homme sont essentiellement l'acide glycolique et l'acide lactique, ce dernier correspondant vraisemblablement à l'action inhibitrice des aldéhydes sur les pyruvates (Gabow, 1986). Cependant, les autres causes d'augmentation des lactates (sujets éthyliques chroniques, hypotension, alcoolisation) sont à prendre en considération (Jacobsen, 1986).
Elimination
L'éthylène glycol est éliminé dans les urines, on retrouve :- L’éthylène glycol sous forme inchangée.
- L’acide glycolique (34-44% de la dose ingérée).
- L’acide oxalique (2-3%).
- Absence d’aldéhyde glycolique et d’acide glyoxilique.
Mécanisme d’action
Les manifestations de l'intoxication à l'éthylène glycol sont :- Le trou osmotique, l‘acidose métabolique, la formation de cristaux d‘oxalate de calcium.
- L’inhibition du cycle de Krebs : due à l’abaissement du rapport NAD/NADH, H+, conduit à la transformation accrue de pyruvate en lactate;
- Les glyoxylates inhibent eux aussi le cycle de Krebs : renforçant ainsi l’augmentation du taux de lactates;
- D’autres causes d’hyperlactacidémie : éthylisme chronique ou aigu, hypotension, défaillance hémodynamique et convulsions peuvent être envisagées
- La contribution des formiates à l’acidose métabolique est moins élucidée.

Cristaux d’oxalate de calcium
- La phosphorylation oxydative ;
- Le métabolisme du glucose (inhibition de la glycolyse et du cycle de Krebs, principaux producteurs d’ATP) ;
- La synthèse des protéines, la réplication de l’ADN et de l’ARN ribosomal ;
- Ils réagissent avec les fonctions SH du groupe actif de nombreuses enzymes ;
- Ils semblent être responsables des signes centraux de l’intoxication survenant entre la 6ème -12ème h après ingestion, en effet ils dépriment les centres respiratoires, du métabolisme de la sérotonine et altération des taux d’amines cérébrales.
Système nerveux
Le système nerveux central est le premier touché au cours de l'intoxication par effet toxique direct de l'éthylène glycol. De la même manière que l’éthanol, il provoque une intoxication, suivi de somnolence voire coma[8](en) Brent J, « Current management of ethylene glycol poisoning », Drugs, … Continue reading. Des convulsions peuvent se produire en raison d'un effet toxique direct du produit [9](en) Barceloux DG, Krenzelok EP, Olson K, Watson W., « American Academy of … Continue reading. Le mécanisme de l’intoxication par l'éthylène glycol est principalement lié à l’action des métabolites de l'éthylène glycol. Au départ, il est métabolisé par l’alcool déshydrogénase en glycolaldéhyde qui est alors oxydé en acide glycolique. L'élévation des métabolites peut provoquer une encéphalopathie ou un œdème cérébral[10](en) Maier W, « Cerebral computed tomography of ethylene glycol … Continue reading.Les voies métaboliques
Les effets métaboliques se produisent 12 à 36 heures après l'ingestion, ce qui provoque principalement une acidose métabolique, principalement due à l’accumulation d'acide glycolique. En outre, comme effet secondaire des deux premières étapes du métabolisme, il se produit une augmentation de la concentration sanguine d’acide lactique contribuant à l’acidose lactique. La formation de métabolites acides provoque également l'inhibition de l'autre voie métabolique, comme la phosphorylation oxydative.Reins
L’atteinte rénale par l'éthylène glycol se produit 2-3 jours après l'ingestion et est provoquée par un effet cytotoxique de l'acide glycolique. L'acide glycolique est ensuite métabolisé en acide glyoxylique et, enfin, en acide oxalique. L'acide oxalique se lie au calcium pour former des cristaux d'oxalate de calcium qui peuvent se déposer et causer des dommages dans de nombreuses régions du corps, y compris le cerveau, le cœur, les reins et les poumons. L'effet le plus significatif est l'accumulation de cristaux d’oxalate de calcium dans les reins qui provoque des lésions rénales conduisant à l’oligurie ou l’anurie et l’insuffisance rénale aiguë. Le facteur de limitation dans cette cascade est la conversion d’acide glyoxylique en acide glycolique. L'accumulation d'acide glycolique dans le corps est le principal facteur responsable de la toxicité du produit.Symptomatologie
Les signes cliniques apparaissent 1 à 12 heure(s) après l’ingestion d’éthylène glycol. Trois phases sont habituellement observées : Phase 1 : Signes centraux et troubles gastro-intestinaux (30 minutes à 12 heures après ingestion) : Avec parfois vertiges, ébriété avec dysarthrie, syndrome confusionnel, ataxie, agitation ou une torpeur, des convulsions.Torpeur : État d’une personne chez qui les fonctions vitales sont ralenties, la sensibilité est diminuée sans qu’il y ait perte de conscience.Phase 2 : Atteinte cardio-pulmonaire (12 à 24 heures après ingestion) Le signe clinique principal est la polypnée, secondaire à l’acidose métabolique. Des cristaux d’oxalate de calcium peuvent se déposer sur le parenchyme pulmonaire et vasculaire et dans le myocarde provoquant ainsi une décompensation cardio-pulmonaire brutale. Phase 3 : Atteinte rénale (24 à 72 heures après ingestion) Tubulopathie aiguë généralement anurique, associée ou non à l’excrétion d’oxalate de calcium.
Complications
- Cardio-pulmonaires : œdème pulmonaire (cause de décès au 2ème ou 3ème jour de l’intoxication).
- Rénales.
- Neurologiques : troubles de la conscience (coma), atteinte des nerfs crâniens (paralysie faciale, perte auditive, dysphagie, dysarthrie), manifestations neuropsychiatriques.
Diagnostic des intoxications par l’éthylène glycol
Éléments biologiques
Trou anionique important et acidose métabolique. On appelle trou anionique (TA) la différence entre la somme des cations et celle des anions du plasma sanguin. TA normal est de 10 meq/L (<16mmol/l) et est calculé de manière simple par [Na+]+[K+]−[Cl−]−[HCO3 −] (en mmol/l)[11]Berend K, de Vries AP, Gans RO, Physiological approach to assessment of … Continue reading Trou osmolaire important par la présence d’un alcool ou d’un glycol, substances caractérisées par un faible poids moléculaire et présentes à des concentrations molaires élevées. Hyperglycémie et hyperleucocytose Une hyperglycémie et une hyperleucocytose sont observées dans les formes graves, traduisant l’existence d’une stimulation adrénergique. Hypocalcémie Cristaux d’oxalate de calcium dans les urines
Toxicologie analytique
Prélèvements L’analyse peut être faite sur:- Le liquide supposé avoir été ingéré ;
- L’eau et le sol ;
- Liquide de lavage gastrique ;
- Le sang ;
- Les urines.
- Méthode enzymatique: c'est une méthode peu spécifique, utilisant l’ADH. Elle permet de doser des concentrations de 0,2-1,5g/l. L’interférence du méthanol et de l’éthanol peut être évitée par chauffage à 100ºC pendant 30min.
- Méthode colorimétrique à l’aide du MBH (3-méthyle-2-benzothiazolinone hydrazone) :
- Chromatographie en Phase gazeuse: Le mode de détection le plus répandu est la détection par ionisation de flamme (CPG/FID), aussi bien pour les alcools que pour les glycols. Il est recommandé d'utiliser un détecteur de spectrométrie de masse (CPG/SM). Les applications aux alcools restent peu nombreuse par rapport à celles décrites pour le dosage simultané des glycols et des acides organiques ; les deux modes d’ionisation sont cités, impact electronique ou ionisation chimique.
- HPLC : La chromatographie en phase liquide (CLHP) est rarement appliquée au dosage des alcools.
- La Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) : La Résonance Magnétique Nucléaire constitue une méthode physique intéressante, mais encore peu répandue, pour l’analyse des alcools et des glycols.
Traitement
Le traitement des intoxications à l'éthylène glycol doit être instauré même en absence de signes cliniques.Traitement symptomatique
- Intubation, ventilation assistée.
- Correction de l’acidose métabolique, des pertes hydriques et de l’hypocalcémie.
- Traitement des convulsions et la dépression respiratoire.
Traitement évacuateur
- Lavage gastrique précoce (dans les deux premières heures suivant l’ingestion).
- L’administration de charbon activé est inefficace.
Traitement antidotal
L'éthanol
L’éthanol est un substrat compétitif de l’ADH (alcool déshydrogénase). Il possède une affinité plus grande pour l’enzyme que l’éthylène glycol. Ainsi en présence d’éthanol, l’enzyme utilisera davantage ce substrat. L’éthanol provoque donc un blocage de l’oxydation de l’éthylène glycol:- L’alcoolémie efficace est comprise entre 1 et 1,5 g/l.
- Une administration en perfusion continue est indispensable en raison de l’élimination rapide de l’éthanol.
4-méthyl pyrazol
- Son mécanisme d’action est le même que celui de l'éthanol c’est-à-dire par inhibition de l’alcool déshydrogénase (ADH) hépatique.
Traitement épurateur
- Hémodialyse ou dialyse péritonéale.
Autres traitements
- Thiamine et de pyridoxine accélération de la transformation du glyoxylate en métabolites non toxiques. Cependant, leur efficacité n’est pas prouvée.


Prévention
Recommandations
Au point de vue technique : Stockage : Dans des locaux frais et bien ventilés, a l’abri de chaleur, a l’écart des matières inflammables et des oxydants. Manipulation :- Instruire le personnel
- Utilisé l’éthylène glycol en circuit fermés
- Prévoir une aspiration des vapeurs
- Procédé régulièrement à des contrôles d’atmosphère
- Selon l’UE les valeurs limites:
- 52 mg/m3 soit 20 ppm (8 heures)
- 104 mg/m3 soit 40 ppm (court terme=15 min)
- Selon l’UE les valeurs limites:
- Éviter le contact avec la peau et les projections oculaires.
- Prévoir l’installation de douches et des fontaines oculaires.
- Maintenir les locaux et poste de travail en parfaite état de propreté.
- Ne pas boire, manger dans les lieux de travail.
- Éviter les rejets atmosphériques et aqueux pollués par l’éthylène glycol.
Les valeurs limites d'exposition
a-Valeurs limites en milieu de travail :- CMT (concentration maximale tolérable pour 8h/j) :
- Dose journalière admissible (Rowe, 1982): DJA = 50 mg éthylène glycol/jour/adulte de 70 kg.
- Acide glycolique plasmatique : 0,0044 à 0,0329 mmole/l ou 0,44 à, 29 µmole/dl ;
- Acide oxalique plasmatique : 0,002 à 0,0233 mmole/l ou 0,2 à 2,33µmole/dl
Diéthylène glycol
Le diéthylène glycol (également nommé DEG, 3-oxa-1,5-pentanediol, diglycol, éthylène diglycol ou dihydroxy diéthyl éther) est un polymère simple (diol, dimère de l'éthylène glycol, de formule chimique HO-CH2-CH2-O-CH2-CH2-OH).Propriétés physico-chimiques
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C4H10O3 [Isomères] |
Masse molaire | 106,1204 ± 0,0048 g/mol C 45,27 %, H 9,5 %, O 45,23 %, |
Moment dipolaire | 2,31 D |
Diamètre moléculaire | 0,575 nm |
Propriétés physiques | |
T° fusion | -6,5 à -10,5 °C |
T° ébullition | 245 °C |
Solubilité | dans l'eau : miscible |
Paramètre de solubilité δ | 24,8 MPa1/2 (25 °C); 29,1 J1/2·cm-3/2 (≤20 °C) |
Masse volumique | 1,12 g·cm-3 |
T° d'auto-inflammation | 229 °C |
Point d’éclair | 124 °C (coupelle fermée) |
Limites d’explosivité dans l’air | 1,8–12,2 % vol |
Pression de vapeur saturante | à 20 °C : 2 Pa |
Point critique | 47,0 bar, 407,85 °C |
Usages
- Solvant (encres, vernis) ;
- Antigel ;
- Constituant de l’huile de freins ;
- Lubrifiant ;
- Intermédiaire de synthèse (explosifs).
- Utilisation frauduleuse pour l’amélioration des qualités organoleptiques des vins blancs.
Etiologies des intoxications
Le diéthylène glycol a été improprement utilisé comme solvant de préparations médicamenteuses ce qui a été derrière 105 décès en 1937 suite a l'ingestion d'un sulfamide dont l'excipient était le diéthylène glycol.Toxicocinétique
Absorption : La saveur sucrée du DEG facilite son ingestion accidentelle. Le DEG est essentiellement absorbé au niveau du tractus gastro-intestinal. Immédiatement après administration, il passe dans le sang, les reins, le foie, la rate puis le cerveau, les muscles et le tissu adipeux. Il est éliminé du sang avec une demi-vie de 3,6 h ; il franchit la barrière hémato-encéphalique et atteint une concentration maximale dans le cerveau après 3 à 4 h, ce qui expliquerait l’effet narcotique à forte dose.Métabolisme
Toxicité
Les symptômes sont proches de ceux de l’intoxication de l’éthylène glycol. Les 1ères manifestations sont: nausées, vomissements, douleurs abdominales, polyurie, soif intense, puis : acidose métabolique, tubulopathie aiguë, hépatite cytolytique. Plus tardivement (>24 H): Encéphalopathie.Traitement
Semblable à celui de l’intoxication par l’éthylène glycol. Les DEG sont absorbés rapidement, le lavage gastrique doit être précoce. Ils sont tous dialysables.Propylène glycol

Propriétés
C'est un liquide incolore, inodore et miscible à l’eau. Employé comme antigel, fluide hydraulique, intermédiaire de synthèse chimique.Toxicocinétique
L’absorption digestive est bonne et rapide. Le métabolisme se fait par l’alcool déshydrogénase (ADH), l’aldéhyde déshydrogénase et les monoxygénases à CYP450. Il sera ainsi oxydé dans le foie en acide lactique, puis en acide pyruvique, qui est utilisé par le corps humain comme source d'énergie. Chez l'être humain il est éliminé du sang avec une demi-vie de deux heures et de l'organisme avec une demi-vie de quatre heures [12]Fiche toxicologique FT 226 [archive] de l'Institut national de recherche et de … Continue readingToxicité
Des effets toxiques et/ou neurotoxiques (reins, système nerveux central) existent à très hautes doses. Cependant, au vu des faibles concentrations dans les produits alimentaires, il parait impossible d'atteindre ces doses [13]Flanagan RJ;Braithwaite RA;Brown SS;Widdop B;de Wolff FA;. The International … Continue reading La dose minimale ayant produit des effets (nausées et vertiges) après administration unique est de 5,2 grammes.Polyéthylène glycol : (PEG)
Les polyéthylène glycols ou PEG des polyéthers linéaires de masse molaire inférieure à 20 000 g·mol-1 synthétisés à partir de monomères d'éthylène glycol. Leurs propriétés hydrosolubles et liposolubles en font des produits utilisés dans un grand nombre d'industries (médical, cosmétique, etc.). On les appelle également macrogol dans le domaine médical. On a l'habitude d'indiquer la masse molaire moyenne du polymère après le nom, par exemple PEG-2000 (2 000 g·mol-1). Lorsque leur masse molaire est supérieure à 20 000 g·mol-1, on les appelle plus communément poly(oxyde d'éthylène) ou poly(oxyéthylène).Propriétés physicochimiques
Propriétés chimiques (PEG) | |
---|---|
Formule brute | C2H4O |
Masse molaire2 | 44,0526 ± 0,0022 g/mol C 54,53 %, H 9,15 %, O 36,32 %, |
Propriétés physiques (PEG) | |
T° fusion | 4–8 °C (PEG-400), 20–25 °C (PEG-600), 44–48 °C (PEG-1500), 54–58 °C (PEG-4000),56–63 °C (PEG-6000)1 |
T° ébullition | 250 °C3 |
Solubilité | Sol. dans l'eau, dans plusieurs solvants organiques; facilement sol. dans leshydrocarbures aromatiques,faiblement sol. dans leshydrocarbures aliphatiques1 |
Masse volumique | 1,110–1,140 g·cm-3 (PEG-400, 25 °C), 1,126 g·cm-3 (PEG-600, 25 °C), 1,15–1,21 g·cm-3 (PEG-1500, 25 °C), 1,20–1,21 g·cm-3 (PEG-4000, 25 °C),1,21 g·cm-3 (PEG-6000, 25 °C)1 |
T° d'auto-inflammation | environ 360 °C3 |
Point d’éclair | 171 °C4 |
Viscosité dynamique | 6,8–8,0 cSt (PEG-400,98,9 °C), 9,9–11,1 cSt (PEG-600,98,9 °C), 25–32 cSt (PEG-1500,98,9 °C), 76–110 cSt (PEG-4000,98,9 °C),470–900 cSt (PEG-6000,98,9 °C) |
Intoxication au PEG
La toxicité des PEG est inversement proportionnelle au degré de polymérisation. Ainsi, un degré de polymérisation égale à 3 conduit à un décès chez des grands brûlés après application d'une pommade antiseptique qui contenait 99 % de PEG 300. Les PEG qui possèdent un haut degré de polymérisation utilisés dans les préparations coliques ne sont pas absorbables.Cinétique
Absorption :
- Si PM>1000 : faible absorption
- Si PM<1000 : absorption suffisante par le tractus digestif ou par la peau lésée.
Métabolisme :
Le métabolisme se fait par l’alcool déshydrogènase, l’aldéhyde déshydrogènase et les monoxygénase à CYP450. Ses principaux métabolites sont l’acide pyruvique et l’acide lactique. Elimination: Urinaire surtout.Intoxication
La symptomatologie est proche de celle de l’intoxication à l’éthylène glycol.Butanediol (butylène glycol)

Hexylène Glycol

Toxicocinétique
Absorbé par voie digestive (40 % chez le rat); le passage à travers la peau intacte semble faible, il est éliminé dans les urines principalement sous forme inchangée et glucuroconjugué. Le diacétone alcool est un métabolite mineur.Toxicité
Sa toxicité est mal connue; il est irritant de la peau et des muqueuses. Chez l’animal, l’intoxication systémique se traduit par des troubles de conscience. En cas de contact répété, une sensibilisation et un eczéma sont possibles.Dioxane
Le dioxane est un éther et plus précisément un « éther couronne » de six atomes, possédant deux fonctions éther.Le 1,4-dioxane ; le plus commun des 3 isomères dits « dioxanes »
Usages
Les dioxanes sont utilisés comme solvants dans l'industrie des peintures et vernis, aussi comme milieu réactionnel en synthèse organique, stabilisant des hydrocarbures chlorés, et comme agent d'extraction.Propriétés physico-chimiques
Le 1,4-dioxanne est un liquide incolore, volatil d'odeur agréable. Il est miscible à l'eau et les solvants organiques, un composé relativement stable, au contact de l'oxygène de l'air il forme aldéhydes et des péroxydes.Cinétique
Absorption:
Inhalation des vapeurs ou par voie percutanée pour la forme liquide.Métabolisme
Le 1,4-dioxanne subit un métabolisme hépatique sous la dépendance du cytochrome P450 donnant comme principal métabolite l'acide ß hydroxyéthoxy-acétique, métabolite retrouvé dans les urines; On retrouve également une faible quantité de dioxanne sous forme inchangée.Élimination
Urinaire sous forme métabolisée et inchangée.Toxicité
Classé catégorie 3 par le CIRC Toxicité aiguë : Atteinte locale : irritation des yeux et de la peau, des voies respiratoires supérieures, parfois eczéma ; Atteinte systémique : céphalées, vertiges, somnolence, nausées, vomissements, atteinte hépatique et rénale ; l'atteinte peut être mortelle. Toxicité chronique: Le dioxane entraine une perturbation rénale (albuminurie, créatinémie), des atteintes hépatiques ( ++ALAT et ASAT ainsi que les GGT), et des atteintes hématologique (hyperleucocytose avec éosinophilie).Traitement
Pas de traitement spécifique en cas d'intoxication au 1,4- dioxanne.Références
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Last modified: 13 janvier, 2016